Convegno internazionale

PERCORSI DEL ROMANICO:

LA SCUOLA DEL MONFERRATO ASTIGIANO
Il patrimonio del Romanico: risorsa per lo sviluppo di un programma di turismo culturale
Sabato 29 settembre, Canonica di Vezzolano, Sala del Refettorio

 

Sessione - Il Turismo culturale del Romanico in Europa

Moderatore (sx) Prof. Enrico Ercole  (centro) Dott.ssa Anita Helpiquet e (dx) Dott.ssa Moeller.

 

Gli itinerari culturali in Europa promossi dall’Institut européen des Itinéraires Culturels

Dott. MICHEL THOMAS-PENETTE (Directeur) e Dott.ssa ANITA HELPIQUET

(Institut européen des Itinéraires Culturels – Lussemburgo)

      1) Le programme des Itinéraires culturels du Conseil de l’Europe a été mis en place à partir de 1984 pour répondre au besoin de la redécouverte de l’identité culturelle de l’Europe à travers le patrimoine européen.

Ce programme a été mis en place à partir d’un  constat : il semblerait que l’Europe manque avant tout d’une réalité quotidienne ; Alors que sa construction s’approfondit de jour en jour, elle a tendance à devenir pour bon nombre de citoyens de plus en plus lointaine. Un sentiment d’appartenance commune pourrait pourtant répondre à de multiples enjeux :

- Dépasser les identités nationales et les nationalistes qui ont donné naissance a trop de guerres.

- Redonner une personnalité à l’Europe : l’identité européenne au fur et à mesure que ses ennemis idéologiques disparaissent a en effet tendance à  se dissoudre. Le souvenir de la seconde guerre mondiale qui avait permis de justifier la construction s’amenuise, tandis que la chute des États se réclamant du communisme, a définitivement mis fin au dernier ennemi à travers lequel son identité pouvait encore se forger. Dans le même temps, la question de son élargissement suscite de nouvelles interrogations sur la réalité du destin commun qu’on pu partager ces différents pays. Mais le problème se pose également en terme culturel. Elle est aujourd’hui, à l’image d’un aîné déstabilisé par la naissance d’un cadet gigantesque, décontenancée par la culture de masse.

- Nécessité d’une integration politique : l’Europe pour assurer son intégration politique a également besoin d’une forme « dans laquelle les citoyens se reconnaissent comme appartenant ensemble à un même groupe  Ils doivent se sentir intégrés dans un même projet qui les lie en une unité, en un agent commun. Comment un peuple pourrait-il construire un projet sans se sentir solidaire de tous ceux qui y participent ? Comment les prérogatives de plus en plus nombreuses des institutions européennes pourraient correctement remplir leurs fonctions si elles n’étaient pas reconnues à la fois par les États mais aussi par les peuples?

- Assurer un développement économique via le développement de l’industrie et du tourisme culturels.

2) L’accord bilatéral signé en 1997, entre le Conseil de l’Europe et le gouvernement luxembourgeois, a permis de créer l’Institut européen des itinéraires culturels dont la principale mission est de mettre en œuvre le programme des Itinéraires.

La question que nous nous poserons à travers cette brêve intervention est de savoir comment se mettent en place les Itinéraires culturels du Conseil de l’Europe et quel est à travers ce processus le rôle de l’Institut européen des Itinéraires culturels.

Les débuts du programme des Itinéraires culturels

L’idée du programme des Itinéraires culturels s’est progressivement imposée au sein du Conseil de l’Europe. En 1960, un groupe de travail conclut sur l’idée de la redécouverte par le voyage du patrimoine européen.  Ce rapport se concrétisa une vingtaine d’années plus tard par le lancement des premiers itinéraires culturels. Suite à cette recommandation, le premier Itinéraire culturel européen « Les Chemins de Saint Jacques de Compostelle » fut lancé en 1987. La mise en place de cet itinéraire répondait à une triple finalité :

- Rendre visible et renforcer l’identité culturelle européenne. La méthode serait à terme: « Qu’un fil invisible, un réseau articulé de tant d’identités différentes puisse faire émerger une organisation inconsciente de la mémoire européenne, qu’il est possible de rendre consciente à elle-même, et qui constitue la vérité latente de notre histoire. » Les lieux de mémoire européens seraient donc des foyers culturels interactifs qui permettraient d’établir des liens transnationaux entre les différents sites, idées, créations, croyances…

- Sauvegarder et mettre en valeur le patrimoine culturel européen en tant que facteur d’amélioration du cadre de vie et source de développement social, économique et culturel.

- Développer le tourisme culturel

Le deuxième Itinéraire « Architecture sans Frontière » fut crée peu de temps après celui des « Chemins de Saint Jacques de Compostelle ». Par la suite, les autres Itinéraires ont été proposés et choisis selon les suggestions des Etats membres de la Convention culturelle européenne (1987 à 1997) : « la Soie, le Textile », « le Baroque », « l’Influence Monastique », « les Celtes », « Parc et Jardins », « les Vikings »…

A partir de 1991, des dysfonctionnements se font de plus en plus sentir, ce qui expliquera en 1997, la création de l’Institut Européen des Itinéraires Culturels.

- L’adhésion des anciennes démocraties populaires eut des répercussions sur la stratégie d’ensemble du Conseil de l’Europe ainsi que sur le fonctionnement des Itinéraires culturels. Leur relocalisation à une échelle plus locale obligea la mise en place de réseaux opérationnels implantés dans les différentes régions d’Europe et entraîna à moyenne échéance la nécessité de mettre en place des structures relais, capables de pouvoir opérer sur des espaces géographiques plus restreints.

- Le deuxième point de dysfonctionnement était davantage lié à la forme des réseaux soutenant les Itinéraires : alors que l’objectif même du programme était de favoriser une coopération entre personnes de milieux différents et non plus seulement entre personnes issues du monde politique, la proposition des Itinéraires par les Etats-membres empêchait qu’une réelle coopération culturelle puisse se mettre en place.

- Dans le même temps, la mise en œuvre du programme pâtissait d’un manque de lisibilité et relevait de nombreuses lacunes. Avec la multiplication des Itinéraires au cours des années, les propositions devenaient sans réelle cohérence en terme d’objectif politique et culturel. Le risque était de voir leur multiplication sans qu’aucune ligne directrice ne puisse émerger, alors que les enjeux du Programme devenaient du plus en plus tangibles. Suite à la chute du communisme, il fallait renforcer la cohésion interrégionale et générale de l’Europe, ainsi qu’assurer par le développement du tourisme culturel une assise économique corollaire de stabilité démocratique. Le programme des Itinéraires culturels pouvait apporter une réponse à ce travail de « réparation » de l’Europe, mais encore fallait-il le redéfinir.

La réflexion, lancée en 1992 ne pu aboutir qu’en 1997; elle se traduisit par la résolution (98) 4. Adoptée par les Comités des Ministres du Conseil de l’Europe, le 17 mars 1998, lors de la 623e réunion des Délégués des Ministres, elle redéfinit en termes précis à la fois les nouvelles méthodes et  principes du programme.

La résolution (98) 4 précise dans un premier temps les objectifs du programme:

- Il est décrit que la mise en place des Itinéraires a d’abord pour but de réaliser, par une action commune dans le domaine culturel, une union plus étroite entre les Européens.

- Le programme doit par ailleurs encourager la promotion d’une identité européenne dans son unité et sa diversité.

- Il s’agit également de faciliter la prise de conscience d’une citoyenneté européenne et des valeurs communes qui sont à sa base.

- Mais le programme souhaite par ailleurs favoriser la compréhension de l’histoire européenne en s’appuyant sur le patrimoine afin de faire apparaître les lieux qui unissent les différentes cultures et territoires. Cette coopération doit globalement contribuer à la construction européenne.

Les facteurs déterminants l’élection d’un Itinéraire sont également revus. Ils ont pour principe de s’organiser autour d’un thème qui doit répondre à une série de critères qui sont relativement nombreux.

- Pour être élu, un Itinéraire doit non seulement être représentatif des valeurs européennes mais aussi faire l’objet d’une recherche interdisciplinaire, permettre la mise en œuvre de projets de coopération multilatérale, se prêter à des échanges culturels et éducatifs pour les jeunes, ainsi qu’au développement d’un tourisme culturel.

- Chaque thème doit par ailleurs se référer à au moins un des trois domaines de réflexion générale proposés par le programme à savoir les peuples, les migrations ou les grands courants de civilisation. La Résolution 98 (4) établit enfin des domaines prioritaires d’intervention qui reprennent en grande partie les critères relatifs aux thèmes tout y apposant la pratique contemporaine de la culture et des arts.

Une clarification des mentions attribuées par le Conseil de l’Europe est également effectuée. Elles correspondent désormais à trois catégories d’Itinéraires : est attribuée dorénavant en fonction des critères soit la mention de « Grand Itinéraire du Conseil de l’Europe », soit celle d’ « Itinéraire culturel du Conseil de l’Europe » ou pour un événement ponctuel se rattachant à l’un des thèmes des Itinéraires du Conseil de l’Europe la mention: «Dans le cadre des Itinéraires culturels européens du Conseil de l'Europe», précédant le nom de l'opération. »

En 1997, le Programme des Itinéraires culturels est par ailleurs entré dans sa nouvelle phase en bénéficiant d’un accord politique entre le Conseil de l’Europe et le Grand-duché de Luxembourg qui a proposé de créer l’Institut européen des itinéraires culturels. Sa présence dans le Grand-duché marque la volonté du Luxembourg de poursuivre sa collaboration avec le Conseil de l’Europe.

Le rôle de l’Institut européens des itinéraires culturels

A sa création, l’IEIC fut chargé d’accueillir l’ensemble des archives du programme, d’accompagner les promoteurs des Itinéraires culturels déjà élus, d’aider les porteurs de projets dans la mise en œuvre des actions qu’ils envisagent ainsi que diffuser une information complète sur l’ensemble du programme. Avec cette création, la mise en œuvre des projets fut détachée du processus d’élection des Itinéraires qui restait entre les mains du Conseil de l’Europe. Il  a été décidé que cette institution pourrait être également à l’origine de certaines propositions, ainsi que d’Itinéraires emblématiques, portant sur des grands thèmes, tels que la citoyenneté européenne, les lieux de mémoire, le développement durable, la multiculturalité…

Un Conseil d’Orientation fut crée dans le même temps sur un mandat du Conseil de la coopération Culturelle du Comité de la Culture et du Comité du Patrimoine Culturel. Il fut chargé d’évaluer les actions des partenaires, les nouvelles propositions et de formuler des recommandations sur la gestion des Itinéraires existants. Avec cette nouvelle répartition, l’organisation des Itinéraires Culturel du Conseil de l’Europe devenait bicéphale, puisque d’un côté une agence était chargée d’accompagner les porteurs de projets, tandis qu’un comité politique conservait le droit d’attribution des mentions.

Concrètement, l’IEIC est à la fois un service public européen et une agence technique.

- Il a d’abord une fonction de coordination et d’assistance technique aux réseaux et doit de ce fait apporter une aide aux porteurs de projets dans la recherche des partenaires européens et l’analyse de leurs actions. Il les rencontre et conseille à toutes les étapes de mise en œuvre de leur projet.

- Il doit également faciliter l’intégration des nouveaux pays et partenaires et organiser à cette fin les transferts de compétences nécessaires à cette intégration. Cet aspect peut, par exemple, se concrétiser par l’accueil de professionnels de l’Europe de l’Est afin qu’ils puissent s’adapter à la mise en œuvre de projets dans le cadre des institutions européennes. Mais il s’est également matérialisé par l’élargissement de l’Accord bilatéral à un Accord partiel et l’ouverture des Centres de ressources de Sibiu (Roumanie) et de Sofia (Bulgarie) qui relaient l’action de l’IEIC dans les grandes régions de l’Europe. L’idée d’une équipe centralisée tente à disparaître au profit d’une plus grande dissémination des ressources.

- Mais l’IEIC est également chargé de mettre en œuvre les axes prioritaires de la politique du Conseil de l’Europe (identité européenne, multiculturalisme, protection des minorités, dialogue inter religieux, sécurité démocratique, prévention des conflits…) et d’assurer la fonction d’instruction de nouvelles propositions. Il aide en outre les porteurs de projets à formuler en terme politique les objectifs de leur action pour que leur projet puisse être accepté par la Comité de Pilotage du Conseil de l’Europe.

- Il doit enfin mettre en œuvre une politique de diffusion d’information sur le tourisme culturel. Il a crée à cette fin, en 2002, un portail Internet intitulé: « Itinéraires et paysages culturels, un patrimoine commun » qui rend accessible dans toute l’Europe l’ensemble de l’information sur le programme : www.culture-routes.lu . La base de données de ce site est enrichie quotidiennement et comprend des informations sur les différents Itinéraires ainsi que le tourisme culturel. Un système original consistant en une base de donnée commune entre les différents partenaires permet de diffuser la même information sur plusieurs sites à la fois. Depuis 2004, l’IEIC développe également un nouveau site sur le tourisme culturel de la Grande Région www.routes-granderegion.eu  et entrevoit actuellement la création d’un même outil sur les Itinéraires du Sud-est européen. Suite à l’installation d’une partie de son espace de travail à l’Abbaye de Neumünster, il a pu également ouvrir son centre de documentation au public. La bibliothèque ouverte deux fois par semaine devrait d’ici quelques mois être entièrement répertoriée et son catalogue disponible en ligne.

Le rôle des réseaux

Les Itinéraires culturels se constituent autour de réseaux européens qui ont pour vocation de travailler ensemble autour d’un projet commun. Lors de la constitution des réseaux, les rencontres d’experts et de responsables de projets, qui tendent à se développer de façon systématique, permettent de décloisonner les expériences locales et de coordonner la mise en œuvre d’actions pilotes. Ces rencontres permettent de croiser la réflexion académique avec celle des professionnels et de faire émerger une base à la fois théorique et pratique sur laquelle repose l’Itinéraire. Ce dernier ne pourrait exister sans cette phase initiale, car il se réduirait à une simple forme de tourisme culturel.

Les réseaux se rencontrent d’abord de manière informelle puis se structurent juridiquement autour des actions de l’Itinéraire. Aucune forme statutaire déterminée ne peut exister, car chaque partenaire a une forme juridique elle même différente des autres. Il peut s’agir d’associations, d’institutions muséales, de fondations, de collectivités territoriales, de structures liées aux gouvernements… Le Conseil de l’Europe n’impose aucun statut juridique, mais exige que leur fonctionnement repose sur des règles démocratiques. De son côté, l’expertise de l’IEIC  permet de déterminer la forme la plus adéquate à l’existence du réseau.

Un groupement européen d’intérêt économique, le Culture Routes Europe GEIE, s’est crée en juin 2005. Il regroupe les réseaux d’Itinéraires culturels en Europe qui souhaitent mettre leurs ressources, expériences et savoirs faire en commun, développer des formations de tourisme culturel ainsi que coordonner une politique de communication. Ce dernier devrait à moyen terme permettre de faire reconnaître l’importance des Itinéraires, tant au niveau du développement durable que de l’action au niveau de la cohésion européenne. Cette reconnaissance lui permettrait d’exiger le renforcement des financements nécessaires au bon fonctionnement des Itinéraires. Le Conseil de l’Europe, en n’accordant aucun financement lors de l’attribution des mentions du programme, force ainsi les porteurs de projet à se tourner vers d’autres sources de subventions tels que l’Union Européenne ou les gouvernements nationaux.

Les réseaux des Itinéraires culturels n’ont par ailleurs pas vocation à rester fermés, mais doivent au contraire accueillir de nouveaux partenaires. Ils reposent sur des dynamiques à l’intérieur desquelles disparaissent et apparaissent de nouvelles structures. Ils ont ainsi pour vocation d’impliquer des acteurs de diverses horizons et caractérisent ainsi par l’hétérogénéité des structures qui les composent (universités, associations, fondations, collectivités territoriales, tours opérateurs…), par la diversité des publics auxquels ils s’adressent (universitaires, médiateurs culturels, jeunes) ainsi que par leur pluralité interdisciplinaire. Les échanges réciproques qu’ils entraînent doivent assurer une démultiplication des effets et des personnes dont la conscience et l’implication dans la coopération européenne s’en trouve de ce fait élargie et intensifiée.

Le travail de recherche et de mise en œuvres des projets s’élabore autour de la réflexion des différents comités scientifiques qui ont précédé l’élection de l’Itinéraire. Les partenaires du réseau peuvent par ailleurs travailler selon plusieurs niveaux de coopération.

- Le premier est l’échange d’informations et de réflexion autour du thème retenu, ce qui permet ensuite à chacun de pouvoir adapter les activités de sa propre structure selon les nouvelles perspectives abordées.

- Les membres du réseau peuvent également décider d’actions communes autour d’un thème fédérateur.

- Ils ont enfin la possibilité de mettre en œuvre des actions pilotes proposées par le Conseil de l’Europe auxquelles participent selon les types de projets un nombre limité de structures.

Quels que soient les niveaux de coopération, les axes d’intervention des réseaux sont en rapport avec les domaines d’intervention du programme : recherches scientifiques interdisciplinaires impliquant des chercheurs de diverses pays, échanges culturels et éducatifs des jeunes, patrimoine et tourisme culturel (mise en valeurs de reconversion industrielle ou urbaine, développement de zones rurales désertifiées…).

Conclusion

          Les Itinéraires culturels ne pourraient donc exister sans l’implication à la fois du Conseil de l’Europe, qui est le garant du programme ainsi que l’IEIC qui a su développer depuis maintenant presque 10 ans une expertise sans laquelle il serait difficile d’imaginer la mise en œuvre pratique du programme. Mais ces deux structures en ne formant que le cadre de la coopération culturelle n’existent que pour permettre et assister les porteurs de projets au développement des Itinéraires. La réussite du programme dépend donc en grande partie de leurs compétences et dynamisme. C’est principalement grâce à leur action que peut se former l’identité culturelle de l’Europe.

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